DÉSATURATION

27/04/2020

Réintégrer le monde de la matière après une absence prolongée ne se fait pas en un claquement de doigt. Cela se déroule d'ailleurs probablement même en plusieurs étapes qu'il est difficile de dissocier puisqu'elles donnent l'impression d'être liées entre elles. C'est la question qui se pose en physique lorsque on veut distinguer les notions d'onde et de particule. Elles sont différentes et pourtant l'une ne va pas sans l'autre. Toutefois l'une et l'autre font état du même objet. La nature ponctuel de l'une n’empêche pas la nature ondulatoire de l'autre. La différence ne se situe en fait qu'au niveau de l'observation, et de la méthode qui est employée pour l'effectuer.  Ce qui restera en tout cas à l'échelle humaine, c'est une sensation de continuité en tout point de l'espace, et du temps.

Alors mettons de côté les techniques et les outils à employer pour pratiquer un timelapse dont nous ne serions pas certain d'obtenir la mesure exacte de l'exposition que nous souhaiterions partager. L'idée même de créer une image dans laquelle serait contenue l'intégralité d'une expérience fractale donne déjà le vertige, alors imaginer pouvoir la transmettre de manière aussi simple, c'est comme de vouloir expliquer à un aveugle de naissance ce qu'est la vue.

Vous êtes à présent semble-t-il bien éveillé, même si vous ne savez plus vraiment à quel moment précis cet instant a réellement pris effet sur la trame de l'espace temps.

Vous avez repris possession de votre corps et en avez pleinement conscience cette fois-ci. C'est comme-si le reste de votre histoire faisait office de rêve à présent et vous ne veniez de naître que "maintenant".

Il vous est, sachez le, malgré tout impossible d'imaginer encore qu'en réalité, tout ce que vous pensiez savoir est loin de la "réalité". Le temps encore et toujours fera sont travail et dispersera les incohérences de ce que vous auriez pu ressentir "là-bas". Là-bas ne définissant pas un lieu géographique bien précis mais ne servant ici que d'un moyen d'essayer d'exprimer verbalement l'expérience que vous avez vécu pendant votre période de coma. Oui, le mot est lâché , car si vous n'avez pas eu le loisir d'être informé avant que cela ne vous tombe dessus, c'est bien un coma artificiel dans lequel vous avez été plongé. Et il n'a d'artificiel que les substances qui ont été utilisées pour vous y maintenir car il était en fait bien réel. vous en souvenez vous?

Parce-qu'il sera de plus en plus difficile par la suite d'arriver à reconstituer l'entière chronologie des événements que vous souhaiteriez garder en mémoire, pour votre propre appréciation ou à partager en tant qu'histoire personnel, et ce, de la manière dont vous déciderez d'en disposer, et de la manière dont cela s'imposera à vous. En effet plutôt qu'un endroit, ce qu'il vous restera de cette expérience c'est une date que vous fixerez dans votre propre temporalité. C'est un peu ce qui ce produit mathématiquement au sein d'une singularité l'espace semble se mêler au temps au point qu'on ne puisse plus les dissocier. Le temps devient de l'espace et l'espace, du temps. Ce doit être ce dernier qui l'emporte puisque c'est ce que "nous", humain, nous en captons la quintessence. Oui, rassurez moi, vous l'avez aussi capté cette sensation d' "éternité" . Difficile d'y échapper, n'est-ce pas. Elle s'accompagne d'ailleurs de cette sensation d'omniscience. Et c'est ce qui rend cette expérience si extraordinaire, n'est-ce pas?

Mais le retour, même s'il est doux et voluptueux n'en est pas moins brutal. Ne serait-ce que par la dureté de la réalité. Vous devrez acceptez bientôt que votre corps ne peut contenir cela et qu'en y revenant il vous a fallu laisser ce que vous pensiez pouvoir rapporter. C'est aussi pour cette raison qu'on dit que vous n'emporterez pas là-bas,ce que vous avez gagné "ici". Le conseil à entendre serait donc de noter le plus rapidement un maximum de ces informations. Mais dans quelle "langue" vous demanderez-vous? Car si vous en trouverez la force et le courage, c'est le "langage" qui vous manquera le plus. Si toutefois vous n'êtes pas cerné par la peur de passer pour un fou, n'en doutez pas, vous en ressentirez le besoin, d'exprimer d'une manière ou d'une autre ce qui s'est produit. Car cela s'est produit, n'en doutez pas non plus.

DAVID SPACE
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